Augmentation mammaire
L’augmentation mammaire consiste à augmenter le volume des seins à l’aide d’une prothèse. Elle représente une des interventions esthétiques les plus courantes.
Prétraitement
La rencontre d’évaluation permettra de remplir un questionnaire ciblé et d’effectuer un examen physique afin de guider adéquatement la patiente dans sa démarche. Quatre grandes questions devront être soulevées :
- Le type de prothèse à installer : en silicone ou à l’eau saline
- L’endroit où sera effectuée l’incision pour insérer la prothèse : sous le sein, autour de l’aréole ou dans l’aisselle
- Le positionnement de la prothèse : devant ou derrière le muscle pectoral
- La grosseur de la prothèse
Une mammographie peut être demandée avant l’intervention ainsi que certains examens de laboratoire. Les instructions relatives à la prise de médicaments, le tabagisme, la prise d’alcool ainsi que certains produits naturels seront abordées afin de diminuer au maximum les risques de complications.
Déroulement
La procédure est une chirurgie d’un jour qui dure environ 1 h 30. Elle est effectuée sous anesthésie générale afin d’assurer un maximum de confort à la patiente. L’incision, de quelques centimètres, permettra de procéder à la création d’une pochette pouvant recevoir l’implant choisi. La plaie sera par la suite fermée avec des fils résorbables et un fil qui devra être retiré une semaine après l’opération. Un pansement léger sera installé. Après avoir passé quelque temps en salle de réveil, la patiente pourra être raccompagnée à la maison. Les informations pour le suivi lui seront remises au moment du départ.
Recommandations postopératoires
Les patientes peuvent éprouver certaines douleurs après l’intervention, mais celles-ci sont habituellement de courte durée. La douche sera permise quelques jours après l’opération. Il faudra attendre 6 semaines avant de reprendre des activités physiques intenses, mais la reprise progressive d’une vie active est vivement encouragée. Le port d’un soutien-gorge est recommandé pour le confort, en évitant ceux avec des baleines. Des exercices de massage seront enseignés à la patiente et il sera important de suivre les consignes données pour assurer un résultat optimal.
Suivi
Des visites régulières de suivi seront planifiées afin de s’assurer qu’aucune complication ne survient. Ces visites permettent d’évaluer le résultat et de donner les consignes subséquentes. Le programme de dépistage du cancer du sein avec mammographie peut être suivi sans aucune restriction et il est recommandé de réaliser un examen radiologique tous les cinq ans pour dépister une anomalie de l’implant si une prothèse de silicone a été utilisée.
Les principales raisons poussant les femmes à avoir recours à cette intervention sont :
- Améliorer l’estime de soi
- Grossir des seins de petite taille
- Redonner le volume perdu après les grossesses ou une perte de poids
- Corriger une asymétrie
Lors de la rencontre avec votre chirurgien, différentes options devront être examinées.
Le chirurgien guidera la patiente dans ses choix en expliquant précisément les différences entre toutes les options possibles et il passera en revue toutes les étapes de l’intervention.
Complications minimes
Bien que l’augmentation mammaire soit une procédure très sécuritaire, certaines complications peuvent survenir, soit rapidement après l’intervention soit plus tardivement.
Le lymphome anaplasique à grandes cellules : il s’agit d’un type de cancer qui peut survenir dans des cas extrêmement rares chez les patientes porteuses de prothèses mammaires. Il se présente par un gonflement d’un des seins, à la suite d’une accumulation de liquide autour de la prothèse. Une analyse du liquide permet de le diagnostiquer. Ce cancer se traite habituellement bien.
L’hématome : il s’agit d’une accumulation de sang pouvant survenir de quelques heures à quelques jours après l’opération. Il requiert dans la grande majorité des cas une autre chirurgie pour le traiter et l’installation d’un petit drain temporaire. L’hématome survient dans moins de 5 % des cas.
L’infection : il en existe deux types. L’infection superficielle sur le pourtour de l’incision, appelée cellulite. Cette dernière se traite bien avec des antibiotiques. Le deuxième type, l’abcès, est une collection infectieuse sur le pourtour de la prothèse. Elle nécessitera une autre chirurgie pour la traiter et l’installation d’un petit drain temporaire. Dans les cas les plus graves, la prothèse devra être retirée. La patiente sera traitée avec des antibiotiques avant une nouvelle opération. Ces complications surviennent dans moins de 2 % des cas.
La rupture de prothèse : elle peut se présenter de différentes façons, en fonction du type de prothèses : en silicone ou saline. La prothèse en silicone peut se rompre sans que la patiente s’en rende compte, car la grande majorité du gel de silicone reste contenue dans la capsule. Les nouveaux gels, dits cohésifs, sont maintenant beaucoup plus stables que les anciennes prothèses. Différents examens radiologiques, dont l’échographie, permettent d’en faire le diagnostic. La prothèse au salin, quant à elle, va se dégonfler très rapidement à la suite d’une rupture, amenant la patiente à consulter. La durée de vie des implants, soit de silicone ou de salin, est d’environ 10 à 15 ans.
La contracture capsulaire : la prothèse étant un corps étranger, le corps humain voudra l’isoler des autres tissus et former une capsule autour d’elle; c’est un processus normal. Cependant, une cicatrice peut se développer dans cette capsule, provoquant une induration et une déformation de l’implant. Différents facteurs influent sur l’incidence de cette contracture capsulaire : le type d’implant, la position de l’implant, une infection ou un hématome postopératoire. Les risques varient de 8 à 15 % en fonction des facteurs mentionnés. Dans une faible proportion des cas, un acte de chirurgie sera nécessaire pour la traiter.
L’asymétrie : de très légères asymétries sont normales, surtout si la patiente présentait une asymétrie des seins avant l’opération.
Le changement dans la sensibilité du mamelon : une augmentation, une diminution, ou une perte complète de sensibilité peut survenir après une augmentation mammaire. Dans la très grande majorité des cas, ces changements de sensibilité sont transitoires.
Le problème de cicatrisation : la peau peut présenter un problème de cicatrisation. Une cicatrice hypertrophique (en excès) peut se produire. Elle se caractérise par une cicatrice surélevée et rouge. Différentes techniques existent pour résoudre cette complication.
Le mouvement de la prothèse : différents facteurs peuvent amener une prothèse à se déplacer de son endroit initial. Elle peut migrer vers le côté, le haut ou le bas. Cette complication est rare, mais peut nécessiter une nouvelle chirurgie pour la corriger si les manœuvres externes ne sont pas suffisantes.
Le vallonnement (rippling) : il survient en général sur la partie latérale et inférieure du sein, où la prothèse est moins bien protégée par les tissus avoisinants. Le vallonnement concerne les prothèses au salin.
Après la chirurgie
L’allaitement est possible après une augmentation mammaire.
Il n’y a pas de risque augmenté de cancer du sein après une augmentation mammaire; mis à part le risque très faible de lymphome anaplasique à grandes cellules.
Il est possible de passer une mammographie après une augmentation mammaire. Il faut cependant s’assurer que le centre avec lequel on fait affaire est familier avec les techniques particulières à utiliser. Les cancers du sein ne sont pas détectés plus tardivement chez les patientes porteuses d’implants mammaires.
Il n’y a pas de risque augmenté de maladies du tissu conjonctif ni de maladies auto-immunes.
Les implants ont une durée de vie. Aucune prothèse ne durera à vie. Les prothèses au salin ainsi que celles en silicone sont à changer lorsqu’elles se rompent.
Les deux compagnies d’implants mammaires utilisés au Québec, Allergan et Mentor, offrent une garantie à vie de leurs implants.